Lundi dernier, je rédigeai un billet sur la toute nouvelle mise en application du Nouveau Code de la route Marocain dans lequel j’exprimai mon envie et l’espoir de voir enfin évoluer le comportement quelque peu folklorique de certains de mes amis automobilistes marocains. Attention, je ne suis pas en train d’insinuer que ma conduite est parfaite, loin de là, mais avouez quand même qu’il est assez surprenant (pour un néophyte j’entends, car au bout d’un moment, on fini par s’habituer) de voir un gars en mobylette, sans casque, cramer un feu rouge à fond les manettes ou bien encore un “chibani” faire demi-tour sur l’autoroute Rabat-Casa et remonter tranquillement la file de gauche en sens inverse sans être le moins du monde offusqué par les protestations et les klaxons des autres automobilistes ( si, si j’vous jure, c’est du vécu) “J’ma fous!” avait-il l’air de nous dire. “La bave du crapeau n’atteint pas la blanche colombe que je suis…”

Alors, pour illustrer un peu plus mon propos, je m’en vais vous conter une petite histoire…

Vous vous demandez sûrement pourquoi j’ai intitulé ce billet “Mahjoub est mon ami!” et surtout quel rapport y a t-il avec la conduite de certains de mes nouveaux concitoyens?

Et bien en fait Mahjoub, c’est mon carrossier-peintre attitré. C’est mon pote. Depuis bientôt 3 ans. Depuis mon premier accrochage en fait. Il m’aime bien et moi aussi je l’aime bien. Et pourquoi nous aimons-nous autant à votre avis? Et bien, indépendamment du fait que c’est avant tout mon frère fi-Llah, c’est aussi un super carrossier-peintre. Il  est consciencieux et fait du super boulot. Il est certes un peu plus cher que les autres carrossiers d’Agadir (remarquez, je les connais pas tous…) mais je ne regrette jamais de lui avoir confié le rafistolage de mes voitures de location. C’est un bon.

Et Lui aussi m’aime bien, parce qu’il sait que je suis un client fidèle, en plus je viens lui rendre visite régulièrement. Un peu trop souvent à mon goût, un peu malgré moi parfois, mais bon ça me fait quand même plaisir.

La dernière fois, c’était il y a plus plus tard qu’ hier matin. Je voulais m’assurer de l’avancée des travaux sur une de mes super Logan accidentée la semaine dernière. Elle est presque finie. je suis content. Elle va pouvoir reprendre le boulot.

En fait c’est un accident tout bête, de ma faute en plus. C’est vrai, j’aurai du l’éviter ce grand taxi – qui venait le plus logiquement du monde de griller le Stop – au lieu de le percuter bêtement avec le côté droit de ma voiture? C’est ballot!

Résultat des courses: Portière avant droite et aile arrière à redresser, plus un pneu, une jante et la portière arrière à changer.

Comme dans la plupart des cas lors d’un accrochage, il y a eu une petite phase de négociation.

Moi: “Alors, on fait comment? handik le flouss?”

Lui: ” La! excuse-moi Monsieur, je suis un povri, ma handich le flouss”

Moi: ” wakha, ma kinache moushkil. Qadara-Llâh”

Bon, je vous présente ça un peu enjolivé bien entendu, mais j’avoue que sur le moment j’étais quand même bien véner. Heureusement que mon pote Ariij est venu me rejoindre pour assurer la traduction en chleuh et faire redescendre quelque peu la tension avec son humour légendaire…

Ca c’est passé pas très loin de chez moi, vers 9h du matin.

Comme je vous le disais dans mon précédent billet: C’est loin d’être gagné!

Et puis comme une image vaut mieux que mille mots (dixit Jasmine&Co) en voici quelques unes: